L’absence de textes coraniques ou de hadiths prophétiques explicites autorisant clairement le don et la transplantation d’organes a suscité de nombreux débats sur la légitimité de ces pratiques. Malgré cette controverse, la majorité des fatwas émises par les instances
islamiques officielles ont conclu à la licéité du don et de la transplantation d’organes. Parmi ces avis figurent ceux du cheikh Tantawi (ancien mufti d’Égypte), du cheikh d’Al-Azhar, ainsi que les décisions de l’Académie du Fiqh Islamique réunie à La Mecque en 1985 et 1988.
Ces fatwas reposent sur le principe selon lequel sauver une vie est une nécessité primordiale qui prime sur la préservation du corps, en s’appuyant sur le verset coranique : « Quiconque sauve une vie, c’est comme s’il avait sauvé l’humanité entière. » (Sourate Al-Maïda, verset 32).
Au Maroc, de nombreux érudits, médecins et juristes œuvrent activement pour promouvoir la culture du don d’organes et sensibiliser l’opinion publique. Parmi ces initiatives, une réunion tenue le 11 février 2010 à la Faculté de médecine et de pharmacie de Fès sous le thème « La transplantation d’organes au Maroc entre islam et éthique » a mis en avant la nécessité d’un dialogue approfondi avec les savants pour développer une recherche multidisciplinaire sur le sujet.
De même, le professeur Tariq Ramadan a donné une conférence le 13 juin 2012 dans la même faculté, intitulée « La position de l’Islam sur le don et la transplantation d’organes », afin de renforcer la sensibilisation sur cette question.